ATOUPIC       association loi 1901 depuis O2011   Capacité n° 2013 - DDCSPP - 003     Soins et Préservation du hérisson européen
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l'ESPERANCE DE VIE D'UN HERISSON

-  EN 1990 : 10 ANS 

-  EN 2020 :    2 ANS 

 

 

2/3 DES HERISSONS ONT DISPARU

EN FRANCE EN 20 ANS 

 

 

SAUVEZ-MOI

FICHES DES BONNES PRATIQUES AU JARDIN PAR SAISON

pour la sauvegarde du hérisson, à diffuser à ses voisins et amis

(sur le site Le Hameau des Hérissons)

UNE REGLE ABSOLUE :

LAISSER LE HERISSON TRANQUILLE ! 

SAUF SIGNES DE DETRESSE : ICI

LES MENACES SONT NOMBREUSES, LES MOYENS INDIVIDUELS DE LE PROTEGER  AUSSI !

  • OUTILS DE JARDIN TRANCHANTS : tailles-haies, tronçonneuses, tailles-bordures, débroussailleuses à lame, tondeuses (dont robots) et fourches m'occasionnent de graves plaies ouvertes qui peuvent m'être mortelles. 
  • Prendre le temps avant les travaux de coupe ou de taille D'INSPECTER LA HAIE OU LES HERBES UN PEU HAUTES avec un bâton.  Avant de planter la fourche dans un tas d'herbes ou de feuilles, soulever le tas pour vérifier la présence ou non de hérissons.

Pitié !

  • FAVORISER LA BIODIVERSITE dans le jardin permet de réguler les populations de nuisibles du jardin potager (ou verger) par la présence de leurs prédateurs naturels. Exemple avec les limaces : le hérisson, les lézards, les musaraignes, des oiseaux, les poules les mangent. Le hérisson mange les chenilles, les charançons, etc.. les prédateurs naturels des nuisibles de votre jardin  seront présents au bout d'un certain temps si la biodiversité est favorisée dans le jardin :                                                              Avoir un tas de compost accessible (le hérisson l'apprécie), laisser un ou deux tas de branches (qui servent d'abris à des petits hôtes du jardin dont le hérisson), un ou deux tas de pierres (idem), un ou plusieurs carrés d'herbes en jachère (les fleurs sauvages attireront les insectes auxiliaires comme les syrphes dont les larves mangent les pucerons). Planter des haies  qui offrent un refuge  contre les prédateurs à tout un tas d'espèces animales (dont le hérisson). Si votre jardin n'est pas fréquenté par les oiseaux, mettre des nichoirs. Installer un ou deux abris à chauve-souris (elle mangent des insectes dont le moustique). Faire une petite mare si cela est possible, les grenouilles viendront et mangeront nombre d'insectes dont les moustiques. 
  • RENFORCER LA RESISTANCE DES PLANTES en augmentant la qualité du sol dans lequel elles puisent leurs nutriments à partir desquels elles élaborent des molécules contre les ravageurs et les parasites : compost, mulch (c'est-à-dire que le sol autour des plantes est toujours recouvert, par exemple, d'herbe de tonte - une bonne façon de la recycler - ou de feuilles mortes ou de déchets de cuisine (épluchures, marc de café...), etc.
  • En attendant que le jardin soit naturellement régulé, AVOIR RECOURS A DES SYSTEMES OU PRODUITS NATURELS : par exemple, installer des barrières ou des pièges :◗ Contre les limaces, épandre des cendres de bois à renouveler après chaque pluie ou utiliser un répulsif naturel (purin de feuilles de rhubarbe ou macération de feuilles de bégonias)  ◗ Capturer les larves des insectes en disposant des fanes d’épinards ou de pommes de terre sur le sol. Attirées, les larves s’agglutinent sous ce couvert. Après quelques jours, les retirer pour les livrer aux oiseaux. ◗ Utiliser du savon noir dilué dans de l'eau pour asphyxier les pucerons...  les astuces et recettes offrant une réponse à quasiment chaque problème ne manquent pas sur internet.
  • EMPOISONNEMENT : produits anti-limaces, pesticides, désherbants, anti-mousses, raticides. Ils raréfient, d'une part, ma nourriture  et sont, d'autre part, toxiques pour moi, pour les insectes et les limaces dont je me nourris mais aussi, indirectement, pour vous et vos enfants (pollution des sols et des eaux) et nuisent à la biodiversité.
  • EDUQUER SON CHIEN A TOLERER LE HERISSON : il est difficile d'éduquer son chien a réprimer son instinct de chasse contre les hérissons car, le plus souvent, le maître n'est pas là, l'attaque se produisant à la nuit tombée ou la nuit. S'il est jeune et que vous le prenez sur le fait, éduquez-le à ne pas s'en prendre aux hérissons. Si c'est un chien qui s'attaque régulièrement aux hérissons, il n'y a pas de solutions simples. Mais nous vous suggérons de voir avec un centre d'éducation canine pour avoir des conseils de rééducation. Il est aussi possible de faire dormir le chien à l'intérieur (garage,  cabane de jardin ou enclos). 
  • MORSURE : On peut me trouver blessé par morsure (juste avant de me mettre en boule) parfois par les renards, le plus souvent par les chiens qui m'infligent de vilaines plaies ou me cassent des os  ! S'ils ne peuvent pas me tuer directement, je peux mourir des suites d'une blessure.
  • Avant de mettre le feu, VERIFIER EN SOULEVANT LE TAS AVEC PRECAUTION (prudence avec la fourche !) : si un hérisson y loge, attendez 2 ou 3 jours si c'est la belle saison, il sera alors peut-être parti dans un autre de ses abris  (il ne dort pas plus de 3-4 jours au même endroit). Si c'est l'automne/hiver  (hibernation) ou s'il s'agit d'un nid, il faudra faire preuve de patience et  attendre que l'endroit soit libre ! Du reste, avant de brûler, penser qu'il est bon de laisser un ou deux tas de feuilles mortes dans le jardin, abrités de la pluie : elles viendront meubler douillettement son abri ou feront office d'abri. 
  • Si c'est un tas de feuilles ou broussailles trop gros, dont le dessous est difficile à vérifier : prendre une première fourchée, la déposer à quelques mètres, prendre une seconde fourchée et la déposer sur la première... jusqu'à avoir déplacé finalement de quelques mètres le tas initial et avoir pu vérifier la présence ou non de hérissons. 

 

  • BRÛLURE : je  m'abrite parfois sous un tas de feuilles, de broussailles ou de bois et je suis gravement brûlé quand on y met le feu !

NON !

  • BÂCHER LA PISCINE tous les soirs à la nuit tombée ou mettre une RAMPE de sortie d'eau pour animaux (ci-dessous) ou une simple PLANCHE RUGUEUSE. Pour les bassins, mettre un FILET AGRIPPANT (comme ci-dessous à gauche). Fermer les regards de gouttières. 
  • NOYADE  DANS LES PISCINES OU BASSIN : je sais nager mais les parois verticales et glissantes des bords de piscine ou celles trop abruptes  et sans prises d'un bassin m'empêchent d'en sortir et, épuisé, je me noie. Attention aussi aux regards de gouttières ouverts dans lesquels je tombe et me noie.

image de www.salamandre.org

  • PERTE D'HABITATS ET DEPLACEMENTS LIMITES : mes milieux naturels comportent des haies, fourrés, bocages (abris et refuges) et prairies (pour chasser). Avec l'expansion de l'agriculture intensive et le démembrement, je me suis replié sur les milieux péri-urbains et les quartiers résidentiels, dans les jardins, les bords de route et de voies ferrées. Animal solitaire, je ne rejoins mes congénères que pour me reproduire. Mon domaine vital est vaste : de 2 hectares à 50 hectares, émaillé de plusieurs abris. Seulement voilà : je suis limité dans mes déplacements à cause des clôtures, entravant mon besoin de déplacement et réduisant le mélange de population et, par conséquent, le brassage génétique nécessaire à mon évolution adaptative dont dépend à long terme la survie de mon espèce. 

 

 

  • OUVRIR DES PASSAGES DANS LES CLÔTURES  :  Avec accord de vos voisins, faire une  ouverture  de 12 cm de côté dans les clôtures. 
  • PREVOIR DES ABRIS A HERISSONS DANS LE JARDIN : Laissez un petit coin de votre jardin sauvage, avec un tas de bois et un tas de feuilles... le hérisson saura s'y faire un abri, aménagé avec de la mousse et des feuilles. Il peut tout aussi bien choisir le bas d'une haie. On peut aussi construire un abri facilement avec une caisse en bois retournée  ou un abri plus abouti pour l'hibernation ou l'élevage des petits (     ), on peut faire simple avec un panier d'osier retourné (photo), une planche ou une grande pierre adossée à un mur (photo), 4 briques ou 4 parpaings recouverts d'une planche (photo), etc. On veillera à assurer l'étanchéité de l'abri par une bâche, une bonne couche de feuilles mortes ou encore une tôle selon le modèle.  

Une grande pierre adossée à un mur, avec des feuilles derrière

Construire-un-gite-herisson
310 ko
construire-un-gite-herisson.pdf

3 briques adossées à un mur, recouvertes d'une planche 

  • LEVER LE PIED A LA NUIT TOMBEE augmente les chances de voir le hérisson à temps (ou d'autres animaux). Si c'est le cas, ralentir, passer aux feux de croisement pour réduire l'aveuglement du hérisson et mettre ses feux de détresse pour avertir les autres conducteurs. Le mieux est d'attendre qu'il traverse, pour éviter de se mettre soi-même en danger sur une route passante. S'il ne bouge décidément pas, il faut alors l'aider à traverser dans la direction qu'il suivait, en se protégeant les mains d'un linge. 
  • LA ROUTE EST MORTELLE POUR MOI LE SOIR ET LA NUIT ! Pour rappel, je suis un animal nocturne. C'est donc la nuit que je traverse les routes. Mais aveuglé par les feux, je ne sais plus vers où me diriger, je suis tétanisé et déploie en boule mon armure de piquants... d'une piètre protection contre ces mastodontes métalliques !
  • OBJETS DANGEREUX : Attention  aux sacs plastiques, boîtes de conserve, bocaux, grillages à mailles de moins de 10 cm, filets de protection dans le potager dans lesquels je peux rester coincé,  me blesser ou mourir d'épuisement en essayant de m'en dégager !                                                                                                                                                  

 

Une maman hérisson bloquée dans le grillage, les piquants de ses poils orientés vers l'arrière, l'empêchant de revenir en arrière.

ALERTE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE 

Les hivers trop doux avec des pics réguliers au-dessus de 10 C° provoquent le réveil précoce des hérissons. S'ils sont trop fréquents, les hérissons puisent trop d'énergie dans leurs réserves si bien que même des hérissons d'un bon poids à la fin de l'automne (800 g) peuvent mourir de faim et d'épuisement. D'autre part, le hérisson endormi est incapable de se défendre contre des parasites externes tels que les puces et les tiques. Ces derniers ont une activité prolongée du fait de la douceur hivernale,  les affaiblissant  en se nourrissant de leur sang et en diminuant leurs défenses immunitaires de manière significative.

 

ESTIMATIONS DE LA MORTALITE DES HERISSONS

En France, il n'y a pas d'études précises sur la population du hérisson et sur sa mortalité. Une enquête nationale visant à évaluer la tendance est en cours (ici). A défaut de chiffres d'études, des estimations sont faites à partir de données précises locales rapportées à l'échelle nationale ou à partir d'études du Royaume-Uni. 

 

 

26 %         Pesticides, anti-limaces (dont le Métaldéhyde), désherbants, anti-mousses, raticides...

24 %         Traffic routier

18 %         Parasitisme (asticots, tiques, puces, vers intestinaux)

13 %         Faim et épuisement,

10 %         Noyades, blessures mortelles par engins coupants ou agricoles, brûlures, morsures de chiens, filets et grillages, etc

  9 %         Seulement : prédateurs naturels (hiboux grands-ducs et blaireaux essentiellement). 

 

 

Espérance de vie en 1990 : 10 ans

Espérance de vie d'un jeune ayant quitté le nid, en 2020 : 2 ans 

4 individus sur 1 000, seulement, atteignent l'âge de 7 ans !

1 seul individu sur 10 000 atteint 10 ans.

60 à 70 % des bébés n'atteignent pas leur premier anniversaire (dont 20 % qui meurent avant d'avoir quitté le nid).